Le bilan comptable : comment le lire et le comprendre ?

18 Juin, 2024

Véritable indicateur d’équilibre financier de l’entreprise, le bilan comptable est un élément clé qui permet de présenter le patrimoine d’une entreprise à un instant donné. Les informations contenues dans le bilan sont essentielles, elles indiquent notamment si la société peut aisément régler ses dettes et contracter de nouveaux prêts. Il est donc important de savoir lire un bilan comptable, mais également de le comprendre.

Qu’inclut le bilan comptable exactement, comment le lire et l’interpréter ? PBFI vous livre un guide rapide du bilan comptable… qui n’aura bientôt plus de secret pour vous !

Le bilan comptable - comment le lire et le comprendre ?

Sommaire de l’article

 

Le bilan comptable : qu’est-ce que c’est ?

Il faut savoir que le bilan fait partie intégrante des états financiers annuels de l’entreprise, qui incluent notamment le bilan et le compte de résultat. Par abus de langage, on appelle parfois “bilan” l’ensemble des états financiers.

Le bilan stricto sensu est une photographie de la situation financière de l’entreprise à une date donnée. Partie intégrante des États Financiers d’une entreprise, le bilan présente les richesses cumulées à date d’arrêté. 

La ligne “résultat de l’exercice” du bilan est détaillée par ailleurs dans un état nommé compte de résultat, partie intégrante des états financiers de l’entreprise.

  • le compte de résultat montre les flux d’une période donnée. C’est le document qui décrit la rentabilité de l’entreprise. Il est remis à zéro à chaque début d’exercice.

Nous nous attacherons ici uniquement à la description du bilan.

Le bilan inclut d’une part  l’actif (possessions de l’entreprise ou “emplois”) et d’autre part le passif  (dettes de l’entreprise & capitaux propres ou “ressources”). 

 

Composition du bilan

L’actif du bilan : ce qu’il inclut

L’actif du bilan se décompose de la façon suivante :

  • Actif immobilisé (comptes de la classe 2) : c’est l’ensemble des biens durables que possède l’entreprise dans le but d’exercer son activité : il s’agit des immobilisations incorporelles (marques, brevets, frais de R&D, etc.), corporelles (bâtiments, installations, agencements, matériel industriel, matériel de transport, matériel de bureau, etc.) et financières (titres de participation, créances rattachées à ces titres, dépôts et cautions, etc.)

Les immobilisations figurent au bilan pour leur valeur d’acquisition (valeur “brute”), mais également pour leur valeur nette des amortissements pratiqués au titre de  leur utilisation. 

  • Actif circulant : Il rassemble par définition les éléments du patrimoine qui tournent, c’est à dire qui ne restent pas de façon durable dans l’entreprise. Il s’agit des comptes de stocks (classe 3), des créances vis des clients, de l’Etat (subventions, crédit d’impôt, etc.) ou autres (Factor, etc.)  (classe 4) et de la trésorerie disponible (classe 5).

Les éléments d’actif circulant figurent au bilan pour leur valeur d’origine, mais également pour leur valeur nette des provisions pratiquées pour risque de non recouvrement  : 

  • provision sur stock lorsqu’une partie du stock devient obsolète, ne tourne plus, etc…
  • provision sur créances douteuses lorsque l’on constate des retards de règlement importants avec un risque de ne pas être payé de tout ou partie de la créance.
  • Comptes de régularisation : Les comptes de régularisation qui figurent en bas de l’actif du bilan correspondent essentiellement à des corrections à la hausse du résultat passées à l’occasion d’une clôture comptable pour rattacher les produits manquants à l’exercice, ou neutraliser les éléments qui concernent un autre exercice. 

Comment sont comptabilisés les éléments de l’actif ?

  • Si l’élément a été acquis à titre onéreux : au coût d’acquisition
  • Si l’entreprise a produit le bien elle-même : au coût de production 
  • Si l’élément a été acquis à titre gratuit : à la valeur vénale (prix de marché)

Le montant de chacun des éléments de l’actif correspond au solde du compte correspondant. Sauf cas particuliers, le solde des comptes présents à l’actif du bilan est normalement débiteur

Pour pouvoir équilibrer le bilan, il est nécessaire de connaître les postes dégagés dans le passif à une période donnée pour l’analyser correctement. C’est la raison pour laquelle il est intéressant de connaître les ressources financières d’une entreprise (passif). 

De la même manière que l’actif, le passif est lui-même divisé en deux parties : 

  • le haut du bilan (capitaux propres),
  • et le bas du bilan (provisions pour risques et charges + dettes).

Le passif du bilan : ce qu’il inclut

Le passif du bilan : les capitaux propres

Les capitaux propres correspondent aux ressources stables à long terme que l’entreprise doit à ses associés. Les capitaux sont intégrés dans le passif du bilan et correspondent à 3 ressources majeures :

  • Le capital : c’est l’argent apporté par les actionnaires au moment de la création de l’entreprise (capital social) puis lors des augmentations de capital (capital social + prime d’émission).
  • Les réserves de l’entreprise : ce sont les résultats des années précédentes non distribués aux actionnaires. Ces fonds servent à sécuriser puis développer l’entreprise.
  • Le résultat net : il correspond à la différence entre les produits et les charges de l’exercice et permet à l’entreprise d’équilibrer son bilan. Le résultat peut être un bénéfice ou une perte.

Pour finir, qu’il s’agisse d’un bénéfice ou d’une perte pour l’entreprise, le résultat s’inscrit systématiquement au passif du bilan comptable, en tant que partie intégrale des capitaux propres, propriété des associés.

Résultat net : Actif — Passif

Le passif du bilan : les provisions pour risques et charges

Les provisions pour risques et charges permettent de faire apparaître dans les comptes de l’entreprise une charge future dont l’élément déclencheur a déjà eu lieu et permet d’estimer raisonnablement le risque encouru. Au moment de l’établissement du bilan, l’entreprise se doit d’inventorier et provisionner les risques et charges encourus pour que ses comptes donnent une image fidèle de sa réalité économique.

  • Les provisions pour risques

Distinctes des provisions sur éléments d’actif (provisions clients, provisions sur stock,…) les provisions pour risques regroupent le risque de versement d’indemnités ou perte de toute nature sur des litiges ou autres événements identifiés à la date de clôture.  

  • Les provisions pour charges

C’est l’ensemble des charges probables que l’entreprise aura à supporter sous un délai et selon un budget estimable mais pas définitivement connu au moment de la clôture du bilan.

Le passif du bilan : les dettes contractées par l’entreprise

Les dettes, ressources de l’entreprise, représentent l’argent que celle-ci doit à ses partenaires. Elles peuvent être de natures financières (emprunts, comptes courants d’associés) ou d’exploitation (vis à vis des fournisseurs, des salariés, des organismes sociaux, de l’Etat, etc…).

Dettes financières :

  • Les emprunts

Elles correspondent au capital restant dû sur les emprunts contractés à date.

  • Les dettes financières diverses

Elles regroupent notamment le découvert bancaire constaté par l’entreprise à la date du bilan, mais aussi les avances en comptes courants d’associés.  

Dettes d’exploitation :

  • Les dettes fournisseurs

Elles correspondent à de l’argent que la société doit régler à ses fournisseurs pour l’achat de services, marchandises ou matières premières.

  • Les dettes sociales

Elles peuvent correspondre à de l’argent que l’entreprise doit régler aux organismes sociaux (URSSAF, mutuelle) ou à une somme qu’elle doit à son personnel (salaires, primes, intéressement, remboursements de frais…).

  • Les dettes fiscales

C’est de l’argent que l’entreprise doit à l’État (TVA, taxes basées sur les salaires, impôt sur les sociétés, etc…).

  • Les dettes sur immobilisation

Elles correspondent à de l’argent dû par une société à ses fournisseurs d’immobilisations.

Le passif du bilan : les comptes de régularisation

Les comptes de régularisation qui figurent en bas du passif du bilan correspondent essentiellement à des corrections à la baisse du résultat passées à l’occasion d’une clôture comptable pour rattacher les charges manquantes à l’exercice, ou neutraliser les éléments qui concernent un autre exercice.  

 

Analyse du Bilan : 5 méthodes de calcul de ratios financiers pour évaluer la performance d’une entreprise

Il existe une multitude de ratios financiers. Pour déterminer les plus importants à calculer, il faut prendre en compte le secteur d’activité de l’entreprise, sa taille ou ses objectifs de développement. Voici 4 ratios clés pour évaluer la santé financière d’une entreprise : 

  • Le ratio de rentabilité des capitaux propres 

Résultat net/Montant des capitaux propres

Ce ratio permet de mesurer la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires d’une entreprise. 

  • Le ratio de liquidité 

(Créances clients + disponibilités)/(dettes < 12 mois)

Ce ratio de liquidité mesure la capacité d’une entreprise à faire face à ses obligations financières sur moins d’un an.

  • Le ratio d’endettement financier

(Emprunts/capitaux propres) x 100

Ce ratio mesure le niveau de dépendance de l’entreprise vis-à-vis de ses banquiers et sa capacité à rembourser l’emprunt.

  • Le ratio de rotation des actifs

Montant du chiffre d’affaires/ Total Actif Net

Ce ratio mesure la part de revenu qu’une entreprise génère à partir de ses actifs. Il convient de noter que ce ratio ne tient pas compte de la qualité des actifs : des actifs vieillissants ou obsolètes peuvent encore contribuer à un ratio élevé temporairement.

 

L’objectif du bilan comptable est d’obtenir une vision globale de la situation financière d’une entreprise à un instant donné. Il permet d’évaluer la richesse accumulée par l’entreprise ainsi que sa solvabilité. Il est donc primordial non seulement de savoir lire un bilan comptable, mais surtout de savoir l’analyser afin d’en comprendre les enjeux et de maîtriser les informations diffusées aux tiers. En cas de doute, il est recommandé de se faire accompagner par un expert de la comptabilité ou de la gestion d’entreprise.

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